vendredi 19 mars 2010

Jocelyn Carignan

Pour Pâques, je rêve d'un petit poussin, répondant au doux nom de Jocelyn Carignan. Il serait tout jaune (évidemment) et un peu coquet. Il développerait une relation amoureuse avec René-Pierre Ferland, le caneton en plastique trônant près de la baignoire et auraient ensemble une portée de huit Mighty Ducks. Jocelyn Carignan connaitrait une fin tragique où, rendu à la période ingrate qu'est l'adolescence (très ravageuse chez les poussins), il sera rôti et puis dégusté par moi-même lors d'un repas festif.

Malheureusement, comme je n'ai pas les capacités requises pour accoucher d'un petit poussin (enfin, je crois), il me fallait une autre alternative : le chicknapper à la ferme de Pâques du centre d'achats. Ça n'allait pas être facile, il y avait beaucoup de monde. Il ne fallait surtout pas que j'attire l'attention. Incognito. Ne traverse pas la clôture de la ferme de Pâques qui veut. Jocelyn Carignan se camouflait bien à travers ses frères, dans une espèce de maison pour poussins. Je l'ai vite reconnu, avec ses longs cils et la façon bien distinctive qu'il avait de pencher sa tête sur le côté. J'y étais presque. J'allais m'emparer de lui quand j'ai senti qu'on m'agrippait férocement par le pantalon; l'agent de sécurité avait l'air plutôt mécontent. Encore plus lorsque j'ai tenté de lui expliquer l'histoire de Jocelyn Carignan. Son regard consterné me témoignait à quel point il me jugeait. Énormément. Il m'a fortement suggéré de ne plus m'approcher de la ferme de Pâques, parce que je faisais peur aux enfants avec l'idée qu'un poussin pouvait avoir un nom complet et une personnalité bien distincte. Un agent de sécurité beige, champion national du froncement de sourcils. Résultat : Jocelyn Carignan ne pourra pas faire la connaissance de René-Pierre Ferland. Leur histoire est un non-évènement, comme c'est souvent le cas dans le monde des volailles. Laissons-les exister. Et moi, je ne mangerai plus d'oeufs, pour éviter que Gaston Trudel soit lui aussi, un non-évènement.

3 Coups de pied:

Marie-Soleil a dit...

fuck te connaissant je suis tellement sûre que ça pourrait être une histoire vraie! o_0

Mathieu a dit...

T'aurais dû tenter ton coup avec une chèvre à la ferme. Il est hautement plus facile de la bique-napper puisque tout ce que tu as à faire, c'est de la tenir par la barbichette en gardant ton sérieux.

C'est ce que je fis il y a 3 ans à la ferme de la Place Versailles. Aujourd'hui, Mélanie Dupont-Costa écoule des jours heureux en compagnie de mon bouc émissaire.

Celui qui blogue a dit...

Trop solide cette histoire. J'aurais aimé ça l'écrire ;)

*dit-il en flattant Rémi Cadorette*