dimanche 13 décembre 2009

Amour Adolescent

Didier Barbelivien,
As-tu toujours 16 ans ?

Quand j'étais petite et que ma mère faisait jouer tes chansons,
je te voyais comme un immortel, Didier Barbelivien.
Tu disais à toutes les femmes que tu as aimé avant que tu étais resté adolescent.

Je te voyais comme un surhomme, capable de contourner les lois du vieillissement.
Je te voyais avec une âme de vieil homme dans un corps dégourdi vêtu d'un coat de cuir.
Je me disais que lorsque je serais à mon tour adolescente, on pourrait enfin s'aimer.

Je t'espérais, Didier Barbelivien.

Quand j'ai appris de la bouche de ma mère, que tu avais vieilli comme tout le monde et que tout ce qui te restais d'un adolescent était ton immaturité affective et tes comportements frivoles, tu m'as déçu.

Didier Barbelivien, tu as été mon premier chagrin d'amour.
Didier Barbelivien, tu habites chacun des hommes que je choisis, telle une malédiction sentimentale.

Je ne t'aime plus, Didier Barbelivien. C'est fini.
Reste seul avec ta moustache de duvet.

mercredi 25 novembre 2009

Phobie à Canardville ou Méfiez-vous de Picsou


Derrière les buissons, sur le chemin vous conduisant à la maison, vous ne vous en doutez pas, mais il y a peut-être un canard qui vous regarde ! Un de ces petits canards sournois qui vous épie ! C'est qu'ils sont nombreux, ces petits canards qui adorent observer le genre humain déambuler dans les rues, surtout en ville ! Certains d'entre nous peuvent banaliser la situation, mais je vous assure que nous devons rester méfiants. On ne sait jamais ce qui se passe dans la tête de ces petites bêtes-là. Veulent-ils notre porte-feuille pour se payer un bel étang à eux seuls ? Ou pour se payer des quenouilles, qu'ils vont égrainer pour ensuite les fumer ? Veulent-ils nous manger après nous avoir fait rôtir sur la broche, à titre de vengeance collective ?

Les experts appelent la peur qu'un canard vous regarde de l'anatidaephobie. Moi, j'appelle juste ça être vigilant. Y'a que Donald Duck qui est gentil. Et peut-être aussi le Conte Mordicus, parce qu'il préfère le ketchup au sang. Et puis, on ne sait jamais. Ce qui ressemble à un canard n'en est peut-être pas un. C'est peut-être pire. Un ninja déguisé en canard, ça se peut.

samedi 14 novembre 2009

Promesse de procrastinatrice

Je m'étais promis d'écrire quelque chose sur mon blogue aujourd'hui.

C'est désormais chose faite.

dimanche 27 septembre 2009

Baiser gélatineux

Est-ce que tu crois que si on mélange notre salive ensemble, ça va donner de la gélatine ?

...

Tant qu'on ne l'essaie pas, on ne le saura pas, non ? Il y a 50% de chances que ça fonctionne, statistiquement parlant.

J'aimerais bien fabriquer des oursons en jujube avec toi...

Veux-tu ?

Vérité mensongère

Parfois, j'aimerais passer un polygraphe juste pour être certaine que je me dis la vérité.

lundi 17 août 2009

Oubelon

Bière froide, coeur chaud.

samedi 15 août 2009

Bacon

Le bacon a des propriétés curatives.

Il agit comme un pansement antibiotique sur mon coeur.
Il bouche mes artères pour engourdir mes sentiments.

J'ai le coeur gras, mais je me sens mieux.

lundi 3 août 2009

Voyelle

Entre un songe et un singe, il n'y a qu'un régime de bananes.

dimanche 26 juillet 2009

Récupération, la fin


Il est revenu.

Trois semaines plus tard, le voilà qui gît en bas des escaliers.

Le voleur, pris de remords, est venu le redéposer à l'endroit exact où le crime a été commis ? Ça a déjà été dit, les voleurs reviennent toujours sur les lieux ! Dommage, je n'étais pas là pour le cueillir et le composter !

J'ai maintenant deux bacs à recyclage ! Je ne sais que faire du "6885 Paul-Pau" ! Peut-être ai-je pris le bac d'une innocente vieille dame, trop hypothéquée pour le récupérer à temps sur le trottoir...

Zut.

Je suis... une voleuse ?

samedi 4 juillet 2009

Récupération, la suite


J'aurais dû me méfier. Mais bon, naïvement, hier matin, j'ai déposé mon bac de recyclage sur le trottoir et je suis partie au travail. J'étais loin de me douter que je venais de commettre une grave erreur. Et oui, à mon retour du travail, le bac n'y était plus. Était-ce encore un coup de ces ninjas nains ? Ils étaient finalement partis, amenant avec eux leur petit cheval de Troie ? J'ai exploré les bacs avoisinants, jonchés sur le sol, sans découvrir celui qui fut jadis le mien. J'ai jeté des regards de mépris à tous mes nouveaux voisins, mes suspects #1 dans toute cette affaire. Aucun n'a craqué.

Aujourd'hui, je me dirigeais vers Éco-Quartier pour me procurer un nouveau trésor vert quand une idée de génie germa dans mon esprit. Oeil pour Oeil, Dent pour Dent dit-on (ou dicton), n'est-ce pas ? La loi du Talion frappa; je m'emparai du dernier bac traînant sur le trottoir. Bac pour Bac !

J'ai maintenant un bac arborant l'inscription "6885 Paul-Pau", une rue qui n'est même pas dans mon quartier. Vendredi matin, je me cacherai en contorsionniste amateure sous ce nouveau bac et j'attenderai que le kidnappeur de bacs en série frappe de nouveau. Et je guetterai mon vrai bac, celui avec l'adresse qui correspond au prix de la livraison d'une petite pizza Québécoise de chez PizzaHut (je la commande juste pour faire sourire le livreur, chacun ses petits bonheurs). Si je l'attrape, je sévirai. Ce ne sera pas beau à voir. Des coups du "6885 Paul-Pau" partout. SPLANG ! FLOUK ! (Onomatopées fournies par Batman.)

L'an prochain, j'attendrai trois semaines après le premier juillet avant de mettre mon bac de recyclage au chemin. Et je le piégerai avec un système avant-guardiste de pétards à mèche. Je recyclerai le vilain par la suite, bien entendu. Peut-être que le composter serait plus approprié.

mercredi 24 juin 2009

Prose pour un jambon suintant

Jambon suintant, jambon suintant
Pourquoi sues-tu autant ?
Tu avais pourtant une place de choix dans le frigidaire
Entre la dinde fumée et autres produits alimentaires

Lorsque je t'ai sorti de ton emballage
J'ai remarqué cet amas visqueux sur ton pelage
J'en ai touché un bout
Pour aussitôt m'emplir de dégoût

Te mettre sous l'eau
Ou te donner au cabot ?
Je t'ai plutôt essuyé
Pour ensuite te manger

Jambon suitant, jambon suitant
Pourquoi sues-tu autant ?
M.Métro, tout ceci est de votre faute
À cause de vous, mon coeur sursaute.

lundi 15 juin 2009

Sang Titre


Mes yeux se retiennent à deux mains de vomir des larmes sans fin devant toute l'adversité du monde.
Des larmes de bile jusqu'à m'en exploser le cristallin.


Aujourd'hui, j'ai vu la Souffrance. Je l'ai sentie au plus profond de mes entrailles.

Aujourd'hui, j'ai vu et demain, tout ne sera plus pareil. Désormais.


Je vais vraiment vomir.

samedi 16 mai 2009

Hommes-grenouilles

Il n'y a plus assez d'hommes-grenouilles en ce bas monde. Ceux qui sautent dans notre coeur d'un seul bond. Ils s'appellent Simon ou Gédéon, mais se présentent sous bien d'autres noms. Ils sont un peu verts, très taquins, sans ne jamais être méchants. Ce sont des hommes intelligents, à l'esprit divergent. Nonchalants, ils se déplacent pourtant efficacement, mais pas gracieusement. Ce sont des trésors bien enfouis sous la mer. Et moi, il y a longtemps que je ne me baigne plus. Que je n'entends plus le bruit de leurs palmes.

Mais parfois, les hommes-grenouilles reviennent patauger dans mes larmes. J'essaie de les retenir, mais ils s'écrasent au bas de la cascade, jusqu'au prochain torrent.

Il faudrait que j'apprenne à nager. Autrement qu'en p'tit chien. Que je me trempe. Et m'éclabousse. Tant pis si je me fracasse le coeur sur des rochers.

Je veux retrouver un homme-grenouille.

mardi 12 mai 2009

Baisser la garde

Parfois, j'aurais envie d'enlever mon bouclier antimissile et de laisser une torpille me transpercer le coeur.

Je me ravise souvent. Tout le temps, en fait.

lundi 11 mai 2009

Conspiration dentaire, la suite


Et voilà, je me suis fait extraire tout ce qu'il me restait de sagesse. Je suis désormais à leur merci, dans ma nouvelle apparence de rongeur. Ils ont transformé ma morphologie pour me rendre méconnaissable aux yeux de mes proches. Hamsterisée. Ils m'ont bâillonnée avec des ouates plein la bouche pour que je ne puisse pas appeler à l'aide. Ils avaient tout prévu. Ils savaient qu'avec leur opération douteuse, j'allais devoir me sous-alimenter pendant quelques temps, et peut-être même en crever. Ils l'espéraient probablement. Et moi, en ayant perdu toute ma sagesse, je ne savais plus comment me sortir de leurs sournoises combines. Ayant perdu toute ma sagesse, je réfléchissais beaucoup moins. J'étais moins rationnelle, plus délurée.

Ayant perdu toute ma sagesse, je vivais davantage, les bajoues bien remplies par les petits bonheurs de la vie.

Merci Dentistes, vous méritez vos décapotables.

Mais... maudit que ça fait mal !

dimanche 3 mai 2009

Hého

Entendez-vous l'écho de mes non-dits ?

mercredi 8 avril 2009

Récupération

Vendredi. Jour de récupération. Le camion passe tôt en matinée pour transformer mon bac débordant de choses recyclables (ça se recycle, des poils de chat, n'est-ce pas ?) en une boîte de plastique verte remplie de néant (ça, ça ne se recycle apparemment pas.) À mon réveil, par une douce journée de congé, j'eus une belle vue sur mon bac, l'ouverture contre le bitume, alors que je regardais par la fenêtre. Or, voilà, il n'était pas seul. Quatre autres bacs l'accompagnaient sur le trottoir, tous face contre terre. Ils étaient là, les cinq, devant l'escalier menant à ma porte. Et si quelque chose se cachait en dessous de ces petits chevaux de Troie ? Est-ce qu'on tentait de pénétrer ma forteresse ? Qui étaient-ils ? D'habiles contorsionnistes ? Des ninjas ? Des tueurs à gages nains ? Des animaux de compagnie jaloux ? Chose certaine, c'était louche qu'ils soient agglutinés si près de ma porte d'entrée. J'avais si peur d'un piège que j'ai attendu deux jours avant d'aller cueillir mon bac de récupération. En le soulevant, il n'y avait rien. Cependant, j'ai détecté une odeur suspecte. Quelqu'un avait séjourné sous cet abri, j'en étais sûre. Je n'ai pu vérifier les autres bacs puisque mes voisins les avaient ramassés depuis déjà longtemps. Pauvres naïfs.

Ce vendredi, je ferai le guet durant la cueillette de la récupération afin d'éliminer toute tentative d'intrusion dans ma demeure. Dans ma vie.

mardi 7 avril 2009

Après Minuit

Après minuit, dans les rues de mon quartier malfamé, j'ai peur de mon ombre, plus encore que de tout ce qui m'entoure...

mardi 24 mars 2009

Débat intérieur

Parfois, j'ai presque raison d'avoir tort.

lundi 23 mars 2009

Laine


Le satin, le velours, le cachemire. Trop doux pour moi. Je veux quelque chose qui décape, quelque chose qui déchire. Tout en laine. Que ça pique comme il faut, que je le ressente comme il se doit. Laine d'acier. Encore mieux. Je veux que ça arrache les peaux qu'on croyait mortes, que ça exfolie mes craintes. Quand c'est trop douillet, je m'engourdis. Je veux continuer d'avancer. Enveloppée dans la laine, chaude et piquante, je crois que je pourrai y arriver. En attendant, j'irai nue, avec le froid qui me claque la peau, mais qui me garde éveillée.

Et si jamais vous croisez une jeune femme aux yeux brillants ruisselante de pluie, donnez-lui une couverture en laine pour la réchauffer, pour l'apprivoiser.

mercredi 18 mars 2009

Excès d'incertitude

Il faut douter de tout. Surtout du doute lui-même.

lundi 16 mars 2009

Agents troubles

Aventureuse, j'étais bien déterminée à découvrir leur repère. Ils se jouaient de moi depuis beaucoup trop longtemps, ça ne pouvait continuer ainsi. J'étais prête à me battre, j'allais attaquer au lieu de devoir me défendre sans cesse contre leurs combines de malfrats. Et si je ne survivais pas à cette opération solitaire, j'aurais au moins pu me dire que j'avais tout essayé.

Tout indiquait que leurs plans se concoctaient dans un vieil entrepôt, dans l'est de la ville. Je m'y rendis à la tombée de la nuit, armée de mon expérience et d'une méfiance immense, fruit de toutes leurs sournoiseries du passé. C'était silencieux. Trop. Louche. Très louche. Je longeais le bâtiment depuis un bon moment déjà, cherchant un autre accès que la porte d'entrée pour me faufiler à l'intérieur. Je vis alors une fenêtre entrouverte, assez petite pour que je m'y glisse sans problème. Et hop !

Sauf que...

Ils m'attendaient.

C'était un guet-apens. Ils m'avaient envoyé plein d'agents troubles pour me faire la peau. Les agents troubles, ces êtres complexes, qui te blessent jusqu'à l'échine, te laissant seulement assez d'énergie pour verser et déverser toute l'eau de ton corps. Ils t'assèchent. Ils créent des feux que tu n'es plus capable d'éteindre.

Je me suis battue. Du mieux que j'ai pu. Je n'avais pas beaucoup d'armes. On m'a cogné durement contre le sol. Je voyais flou, je visais mal, n'importe où. J'étais couverte de sang. Ils étaient trop nombreux, trop entraînés. Il fallait tenter une dernière approche, pendant que j'avais encore l'énergie.

J'ai fait le bicycle kick à la Liu Kang en maintenant le bouton A pendant 5 secondes. En plein visage, à chacun d'entre eux. Ils étaient si surpris et si medium-saignants qu'ils ont préféré prendre la fuite, de peur que je connaisse la combinaison de boutons pour faire des boules de feu.

Maintenant seule, j'en ai profité pour faire le tour du repère. Rien de vraiment important ou utile à mes yeux. Rien à voir avec les repères de pirates, qui regorgent toujours de trésors inattendus.

Au fond de l'entrepôt, une grosse porte noire. Tellement sombre que je ne l'avais pas aperçue lors de mon premier tour du propriétaire. Elle était barrée. Intriguant. J'ai sorti un écrevisse de mon couteau suisse et je me suis affairée à débarrer cette immense porte. Ce qu'il y a de bien avec les écrevisses, c'est qu'ils savent exactement quoi faire, pas besoin de se forcer. En quelques instants, la porte s'ouvrait, dévoilant une obscurité des plus complètes. Avec l'aide de quelques lucioles, j'explorais l'intérieur de la pièce lorsque j'entendis quelque chose de suspect. Une inspiration, suivi d'une expiration. Je n'étais pas seule. Immobile, j'ai tout de suite pensé à un autre piège. Je m'en voulais de m'être faite avoir comme une débutante. Mais il ne se passait rien, on n'essayait pas de m'attaquer. Avec un peu plus de lucioles, je me suis approchée de ce qui semblait respirer à l'autre bout de la pièce. Je fus bien surprise d'y retrouver un homme. Bâillonné, attaché, dans un état semi-comateux, branché d'un peu partout à une petite machine rectangulaire. Ils endormaient leur arme secrète ? Pourquoi ? J'ai enlevé le bâillon, débranché les fils et j'ai attendu en silence. Je contemplais le spécimen. C'était peut-être un ex-agent trouble, ou un autre genre de soldat. Il semblait normal, même serein dans son état latent. J'ai attendu, des heures durant. Et puis, il s'est réveillé. Il a sourit. Il m'a sourit. Et j'ai compris. Ce n'était pas un agent trouble. C'était mon allier, mon arme secrète. Celui qu'ils détenaient contre son gré, pour que je cours, seule, vers ma perte. Vers les pièges des agents troubles. Pour que je m'assèche, que je m'éteigne. Plus maintenant.

1 + 1 = 3. L'union de deux êtres apporte plus que leur simple addition.

Ils seront vaincus.

mercredi 11 mars 2009

Comble de la stupidité


Mon chat a fait une overdose de bouchons d'oreilles, hier. J'en ai retrouvé trois complètement intacts au travers d'un monticule de vomi.

lundi 9 mars 2009

Beige


Les gens beiges sont partout. Facilement identifiables par leurs habits de la couleur susmentionnée, ils sont également reconnaissables à leur tendance à demeurer dans les sentiers battus, et ce, en toute circonstance. Sortir de la norme constitue pour eux le plus grand des affronts. Ils ont également le coeur beige, ne démontrant en aucun cas un excès de sentiments. Les gens beiges me puent au nez, par leur odeur pestilentielle de gens bornés. Ils te jugent si tu oses montrer une touche d'extravagance ou de créativité. Quand tu essaies de pigmenter leur vie d'un peu de colorant alimentaire. Ils sont terre-à-terre, parfois borgnes face à la beauté du moment présent. Ils voient la vie en couleurs ternes, ils sont effrayés par le fluo. Pour être certains de ne pas être happés par un carambolage de pensées divergentes, ils se camouflent en rentrant leur chandail dans leurs pantalons trop beiges, espérant ainsi créer un bouclier anti-imagination. Ils font l'amour en missionnaire. Ils regardent la télévision jusqu'à dix heures moins quart, un vendredi soir, assis bien droits sur le divan, dans des pyjamas incitant à la vertu.

On a tous un peu de beige en nous, il faut juste tout faire pour ne pas que cette partie arrive à nous submerger. Soyez créatifs, marginaux, faites fi des conventions, déjouez les règles non-écrites, réinventez votre définition du verbe vivre. S'il y a des gens beiges autour de vous, ne leur tournez pas le dos, faites leur plutôt découvrir la partie fluo qui se terre au fond d'eux.

vendredi 6 mars 2009

La Quête

Nostalgique comme pas une, je suis en quête d'un objet de mon enfance qui pourrait me ramener à la gaieté d'antant. Je multiplie les recherches sur la toile et plus spécifiquement sur Ebay, sans succès jusqu'à présent. C'est pourquoi je me tourne vers la blogosphère pour trouver enfin l'objet de mes désirs.

Vous vous rappeler l'antibiotique aux bananes qu'on ingérait lorsqu'on souffrait autant d'une amygdalite que d'une otite, d'une sinusite ou d'une laryngite ? Ce médicament passe-partout qui goûtait tellement bon qu'on l'aurait bu à tous les matins au lieu du traditionnel lait au chocolat ? J'étais peut-être la seule qui en était à ce point dingue, mais il faut avouer qu'il battait tout autre médicament au goût, et de loin. Le comble de la perfection, c'est qu'au lieu de prendre une petite cuillère à thé pour l'avaler, on nous donnait une cuillère graduée en forme de crocodile ! Je prenais tout dans cette cuillère, du jus, du lait, des mélanges à composition douteuse, etc... Hélas, je ne sais pas pourquoi, ma mère s'est débarrassée de cet objet magique qui me procurait tant de joie. Je ne me souviens pas du jour exact de sa disparition, ni les signes distinctifs qui permetteraient à quiconque de l'identifier, mais je cherche ardemment depuis quelques jours une cuillère semblable. Quelqu'un parmi vous en possède un exemplaire ou connait un pharmacien vintage ? Je suis prête à remettre une récompense à celui qui m'aidera de quelconque manière à retrouver cette cuillère chérie. Il s'agit d'une quête de la plus haute importance, mon bonheur pour les années à venir y étant étroitement lié.

lundi 2 mars 2009

Hivernation


De la mi-février à la mi-mars, j'entre dans un état de somnolence intense où, sans être léthargique, je n'ai plus l'ombre de la vitalité d'antan. Le manque de luminosité se fait sentir, l'énergie est omniprésente, dans un monde ou "omniprésente" signifie "inexistante." J'ai un statut de loque humaine, je suis à peine drôle. Il reste deux semaines, tout devrait redevenir normal. Dans deux semaines, je me re-transforme en joyeux farfadet et je célèbre le retour de ma vitalité avec la St-Patrick.

M'enfin, j'espère.

jeudi 19 février 2009

Conspiration Dentaire

Je hais les dentistes. Voilà, c'est dit. Ces petits êtres capitalistes, docteurs du crime, qui se payent des lamborghinis à coups de traitements de canal. Ces viles et sournoises personnes qui nous vident les poches à grands coups de fluor. Armés de leurs désagréables subalternes, les hygiénistes dentaires, ils tentent de nous convaincre que de se faire plomber la bouche en entier est la meilleure chose qui puisse nous arriver. Je ne suis pas dupe, je sais bien ce qu'ils cherchent, au fond. Ils tentent de dominer le monde. Ils sont bien mieux organisés que Minus et Cortex. Ils extraient notre sagesse, nous transforment en véritable machine à tuer en nous posant des mines dans la bouche, ils nous gèlent les babines pour qu'on ne puisse pas dévoiler leurs plans à la face du monde. Ils nous posent des facettes et des dentiers pour pas que nos empreintes dentaires aident à nous identifier après le carnage. Ils font une "radiographie" de nos dents afin de faire fondre notre cerveau. Je sais tout.

Je les ai déjoués. J'ai refusé le plan de traitement de mon dentiste. J'aurai bientôt les dents noires, je vais manger mou, mais je ne serai pas une arme de destruction massive, oh non. Il ne me reste plus qu'à mettre en place une cellule anti-domination des dentistes pour contrer leurs plans diaboliques. Où est Jack Bauer quand j'ai besoin de lui ?

lundi 16 février 2009

Javelliser

Aujourd'hui, j'ai fait ma lessive. J'en ai profité pour glisser mon coeur à travers ma brassée de vêtements blancs, parce qu'il devenait de plus en plus gris. J'ai ajouté beaucoup d'eau de Javel, pour faire partir les taches d'amertume.

Résultat ? J'ai le coeur tout blanc, tout immaculé, avec une fraîche odeur de naiveté.

Je suis propre. Je sens fort.

dimanche 15 février 2009

Xénon

Perdue dans un monde à la fois complexe et simple, je cherche à comprendre le mode de pensée des humains. Complexe ou simple ? Certains apparaissent devant nous comme un livre ouvert qu'il est facile de parcourir et de saisir. Une personnalité en ligne droite, déchiffrable après quelques coups d'oeil. D'autres, par contre, se montrent (ou se cachent) sous un amalgame de caractéristiques complexes, de lignes entremêlées. On se casse la tête, on fronce les sourcils, on se peint un gros point d'interrogation sur le front pour tenter de les comprendre ou leur démontrer qu'on fait partie de la même tribu. En vain. D'un autre côté, on se lasse vite des gens trop simples. Ils sont bien gentils, mais un peu ennuyants. Les gens complexes, quant à eux, bien que franchement divertissants, peuvent nous causer un anévrisme à force de trop s'acharner à vouloir les comprendre.

J'aimerais trouver le juste milieu entre le complexe et le simple. Du divertissement sans les tortures mentales. Quand je colle les mots complexe et simple ensemble, tout ce que j'obtiens comme juste milieu, c'est un gaz.

compleXEsimple.
XE. Xénon.

Le Xénon, le juste milieu entre le complexe et le simple ? Un gaz serait la solution ?

Élément chimique numéro 54. En excluant l'hélium, qui de toute façon a un effet eunuque sur chaque mâle, le xénon serait le plus rare, et aussi le plus cher des gaz. Le xénon, du dérivé grec "xénos", signifie "étranger." Pendant longtemps, la plus grande qualité du xénon a été son inactivité chimique. Il existe seulement à l'état de traces dans notre atmosphère terrestre. Serait-ce donc impossible, ou du moins extrêmement rare, d'en arriver au juste milieu entre la complexité et la simplicité ? Serait-ce comme vouloir ajouter un corps étranger à la nature humaine ?

On utilise notamment le xénon dans les phares de nuit des voitures, pour ne pas éblouir les voitures en sens inverse. Je sens le besoin d'être éblouie, mais pas aveuglée... Le xénon n'est pas toxique, mais en concentrations importantes, il peut provoquer de l'anasthésie partielle ou totale du corps. Ou du coeur.

Je dois ouvrir mon coffre-fort, trouver un fournisseur et inhaler en petites quantités ma solution-miracle. Peut-être effacerai-je ainsi tous les points d'interrogation qui parsèment mon front. Peut-être hallucinerai-je des gens éblouissants avec plein de paillettes qui me feront sourire bêtement jusqu'à la prochaine dose.

lundi 9 février 2009

Respirateur artificiel

C'est une histoire qui débute comme elle a commencé. C'est une histoire sans fin qui se termine.

J'ai les cheveux bouffis et le coeur cerné jusqu'aux côtes flottantes.

Je respire encore.

Au moins, l'espace d'un instant, je me suis sentie vivante.

samedi 7 février 2009

Vie de Verre


J'ai des tendances potomaniaques. Je peux absorber des quantités considérables de liquide, et ce, très rapidement. Étant jeune, je pouvais passer au travers de contenants entiers de jus Lipton à la pêche, qui ne semble malheureusement plus exister. Très chimique, ça a sûrement nuit à ma croissance. J'ai continué à polluer mon corps de liquides nuisibles avec une consommation excessive de Pepsi, qui n'a pas vraiment diminué depuis. Je m'appelle Janny et je suis pepsicolique. J'ai le sang brun. Plus tard, à l'adolescence, ma consommation d'alcool se traduisait par une fin de soirée romantique avec la toilette la plus proche. J'ai affiné ma capacité à consommer des boissons alcoolisées depuis, mais il m'arrive encore de lever le coude beaucoup trop rapidement. Dans mes élans de potomanie, alors que j'appréciais beaucoup le contenu du verre que je tenais, j'en suis venue à me lier d'amitié avec le contenant. Les verres. Un verre pour chaque chose, chaque occasion. Dans mon armoire, les verres qui s'y trouvent sont disparates, et c'est très bien ainsi. Chacun sa place, chacun son utilité, aucune discrimination. Les verres de plastiques multicolores pour les jus chimiques, que je choisis en fonction du plus beau mariage de couleurs jus/verre, les bucks de la Cage aux sports pour la bière, les grands verres de vitre pour le lait au chocolat, les moyens verres de vitre pour le jus d'orange du matin ou pour les rhum n' coke lors de soirées festives, les tous petits verres pour l'eau nécessaire à propulser les acétaminophènes loin dans mon corps les lendemains de veille. Tout y est, ils existent tous pour une raison, un but. Je me demande comment c'est de l'autre côté de l'armoire, lorsque je n'y suis pas. Est-ce qu'ils s'entendent tous bien ? Qui est à la tête du Conseil des verres ? Est-ce qu'ils craignent les bucks de la Cage ? Y a-t-il des verres sans scrupules ? Est-ce que certains se demandent s'ils existent d'autres sortes de verres ailleurs ? Est-ce que les verres petits-gros sont une légende pour eux, étant donné qu'il n'y en a pas dans mon armoire, puisque j'ai de trop petites mains pour les tenir efficacement ? Est-ce qu'ils vouent un culte aux tasses, situées au deuxième étage de l'armoire ? Qui est le doyen de tous ces verres ? Qui soigne les blessés ? Qui est une attention whore qui me murmure un "prends-moi, prends-moi" à chaque fois que j'ouvre la porte de l'armoire ? Que boivent-ils ? Est-ce qu'ils aiment aller faire un tour dans le lave-vaisselle ? Est-ce que ça équivaut aux glissades d'eau pour eux ou est-ce que c'est un supplice ? Est-ce qu'ils m'aiment ? Est-ce qu'ils considèrent que je bois de façon appropriée ou préfèrent-ils lorsque je les offre à un invité ?

Tant de questions auxquelles je n'ai pas de réponses. Ah, si seulement j'étais l'un d'eux, je pourrais comprendre ! Je pourrais enfin savoir ce qui se passe derrière la porte de l'armoire. Se sentir vide, se faire remplir, pour être à nouveau vidé. Se laver, pour se sentir propre à nouveau. Un cycle comme tant d'autres, un cycle qui ressemble tant aux autres.

mardi 27 janvier 2009

Contempler


Comme on observe les étoiles, bien étendue sur le plancher des vaches, je contemple mon existence. J'analyse, je déduis, j'intellectualise, j'hyperationalise tous les aspects de ma vie, sans pourtant mettre en action les conclusions de mes réflexions. La théorie sans la pratique. L'impression de savoir exactement ce qu'il faut faire, mais ne pas amorcer l'action. Attendre qu'une aventure cogne à ma porte, attendre qu'il devienne fou de moi par enchantement, attendre que mes clients se réadaptent eux-mêmes. Attendre. Toujours. Les neurones en effervescence, mais les deux pieds cloués au sol, refusant de coopérer. Refuser tout effort. Contempler l'inaction, en espérant le soulevement du vent. Pourtant, si je ne me retenais pas, je prendrais un enfant par la main pour l'emmener vers demain, je sauterais à pieds joints dans une aventure des plus farfelues, je lui déclamerais plein de mots doux et je l'attaquerais avec des bisous dans le cou, je ferais une intervention-choc auprès de mes clients pour les secouer et les pousser à agir. Je me garde pourtant en réserve, comme un vin d'une cuvée qui doit reposer longtemps au fond de la bouteille. Un vin 1985 qui se garde depuis trop longtemps d'établir la coordination entre ses pensées et ses émotions. Je traîne ma retenue comme un petit boulet, avec lequel je regarde passer ma vie, cette étoile un peu trop filante dans le firmament.

lundi 26 janvier 2009

Cannelle vive


Par un insignifiant lundi soir, suite logique à cette abomination qu'est le pire jour de la semaine, je digérais mon repas au salon en compagnie de ma colocataire, toutes deux armées d'une petite bière. J'eus alors la brillante idée d'enfiler mon sarrau blanc de scientifique et de tenter une expérience des plus importantes. En effet, alors que la petite bière faisait son chemin en direction de l'immaculé trône de la salle de bains, le regard de la scientifique en moi se posa sur mon chat noir qui allait se retrouver au centre de mon expérience révélatrice.

[Observation] Il était là, couché et immobile sur le plancher de la salle de bains. Première erreur.

[Problème] Il n'y avait pas vraiment de problème à première vue, alors c'était à moi de jouer en le créant.

[Hypothèse] Ce que je m'apprête à faire va être très drôle.

[Expérimentation] Ayant pris soin de remonter mon pantalon, je m'armai alors de mon tube de dentifrice, saveur de cannelle vive, et je déposai une petite quantité de la pâte sur la langue de mon chat, toujours très innocent et immobile. Je n'avais pas anticipé la réaction de l'animal. Mon chat se mit à courir dans toutes les pièces de l'appartement, sous nos regards ébahis. L'écume au bord de la gueule, il crachait comme il n'avait jamais craché, dispersant son fluide buccal partout sur le plancher. Il se promenait la langue bien pendante, comme si elle n'avait plus sa place dans sa gueule, ou que la cannelle l'avait transformé en chien.

[Discussion] Je le regrette. Un peu. J'ai eu peur un instant que mon chat perdre ses papilles gustatives, ou encore que sa langue rugueuse devienne aussi lisse que des fesses de bébé au contact de la cannelle. Du coup, il n'aurait plus la capacité de se laver et ressemblerait à ces chats aux poils hirsutes qui parsèment les rues du quartier. J'aurai peut-être dû utiliser le dentifrice au thé vert de ma colocataire, pour moins de dégâts. À vérifier. La vivifiante cannelle aurait pu enlever toute joie de vivre à mon petit animal de compagnie. N'appelez pas la SPCA, je vous prie. En dépit des apparences, mon chat est bien nourri et logé et reçoit plus de câlins que nécessaire, ne vous inquiétez pas, mais ne me laissez pas seule avec votre animal domestique pour autant.

dimanche 11 janvier 2009

Détaler


Comme un p'tit lapin. Prendre la poudre d'escampette et se sauver avec. La fuite, moyen de défense ultime de bien des petits animaux. Pas question d'affronter, de confronter, d'attaquer, de traquer, de dompter, de tuer. La passivité de la fuite fera l'affaire. S'enfuir loin des tourments, prendre l'hypothénuse habituelle, le raccourci par excellence. Prouver qu'on a rien appris. Le fuir de peur qu'il ne se sauve...

mercredi 7 janvier 2009

Risque d'éboulis


Tout peut nous tomber dessus. Une roche déboule sur une falaise abrupte alors que nous conduisons notre calèche. Une avalanche alors que nous fabriquons une poule en neige dans la plus grande joie qui soit. Une enclume sur un pied. Et j'en passe. Une chance, me direz-vous peut-être, si vous n'êtes pas vous-mêmes enterrés sous le ciel qui vous serait tombé sur la tête par inadvertance. Faites attention, tout de même.

Les phénomènes de la nature peuvent donc créer des éboulis dignes de mention, mais quelles forces peuvent se vanter de créer nos éboulis internes, nos si doux borborygmes ? Certains pseudo-savants me diront qu'il s'agit d'un effet normal produit par notre système digestif, mais je ne suis pas de cet avis. Je crois qu'on néglige grandement les petits êtres qui vivent au fond de notre nombril. Ceux qui se nourrissent évidemment de mousse de nombril et de miettes de toasts au nutella (hmm, nutellaaaa.) Ceux qu'on gratte derrière l'oreille de temps en temps. On les néglige tellement qu'ils sentent le besoin viscéral de crier leur manque d'attention à la face du monde, déclenchant par le fait même une avalanche dans le bas ventre. Ce ne peut être que des vibrations ou un véritable cri du coeur que les onze personnes présentes à l'assemblée générale du conseil auront le loisir d'entendre. Tout dépend de votre capacité à vous occuper adéquatement des petits natifs de votre nombril et de leur habitat naturel. Mêmes si les borborygmes semblent inaudibles, il est toutefois possible d'entendre quelques bribes avec un système professionnel de boîtes de conserve. Ils ne se laissent toutefois pas apprivoiser facilement. Vous arriverez peut-être à les domestiquer à coups de graines de biscuits bretons et de la mousse de chandail de qualité. Ils ne raffolent cependant pas du polyester. À éviter, car vous risqueriez de faire naître des éboulis internes au moment le plus inopportun qui soit. Ils sont sournois.