Comme on observe les étoiles, bien étendue sur le plancher des vaches, je contemple mon existence. J'analyse, je déduis, j'intellectualise, j'hyperationalise tous les aspects de ma vie, sans pourtant mettre en action les conclusions de mes réflexions. La théorie sans la pratique. L'impression de savoir exactement ce qu'il faut faire, mais ne pas amorcer l'action. Attendre qu'une aventure cogne à ma porte, attendre qu'il devienne fou de moi par enchantement, attendre que mes clients se réadaptent eux-mêmes. Attendre. Toujours. Les neurones en effervescence, mais les deux pieds cloués au sol, refusant de coopérer. Refuser tout effort. Contempler l'inaction, en espérant le soulevement du vent. Pourtant, si je ne me retenais pas, je prendrais un enfant par la main pour l'emmener vers demain, je sauterais à pieds joints dans une aventure des plus farfelues, je lui déclamerais plein de mots doux et je l'attaquerais avec des bisous dans le cou, je ferais une intervention-choc auprès de mes clients pour les secouer et les pousser à agir. Je me garde pourtant en réserve, comme un vin d'une cuvée qui doit reposer longtemps au fond de la bouteille. Un vin 1985 qui se garde depuis trop longtemps d'établir la coordination entre ses pensées et ses émotions. Je traîne ma retenue comme un petit boulet, avec lequel je regarde passer ma vie, cette étoile un peu trop filante dans le firmament.
De l’astrologie à MBTI!
Il y a 5 ans