mardi 24 mars 2009

Débat intérieur

Parfois, j'ai presque raison d'avoir tort.

lundi 23 mars 2009

Laine


Le satin, le velours, le cachemire. Trop doux pour moi. Je veux quelque chose qui décape, quelque chose qui déchire. Tout en laine. Que ça pique comme il faut, que je le ressente comme il se doit. Laine d'acier. Encore mieux. Je veux que ça arrache les peaux qu'on croyait mortes, que ça exfolie mes craintes. Quand c'est trop douillet, je m'engourdis. Je veux continuer d'avancer. Enveloppée dans la laine, chaude et piquante, je crois que je pourrai y arriver. En attendant, j'irai nue, avec le froid qui me claque la peau, mais qui me garde éveillée.

Et si jamais vous croisez une jeune femme aux yeux brillants ruisselante de pluie, donnez-lui une couverture en laine pour la réchauffer, pour l'apprivoiser.

mercredi 18 mars 2009

Excès d'incertitude

Il faut douter de tout. Surtout du doute lui-même.

lundi 16 mars 2009

Agents troubles

Aventureuse, j'étais bien déterminée à découvrir leur repère. Ils se jouaient de moi depuis beaucoup trop longtemps, ça ne pouvait continuer ainsi. J'étais prête à me battre, j'allais attaquer au lieu de devoir me défendre sans cesse contre leurs combines de malfrats. Et si je ne survivais pas à cette opération solitaire, j'aurais au moins pu me dire que j'avais tout essayé.

Tout indiquait que leurs plans se concoctaient dans un vieil entrepôt, dans l'est de la ville. Je m'y rendis à la tombée de la nuit, armée de mon expérience et d'une méfiance immense, fruit de toutes leurs sournoiseries du passé. C'était silencieux. Trop. Louche. Très louche. Je longeais le bâtiment depuis un bon moment déjà, cherchant un autre accès que la porte d'entrée pour me faufiler à l'intérieur. Je vis alors une fenêtre entrouverte, assez petite pour que je m'y glisse sans problème. Et hop !

Sauf que...

Ils m'attendaient.

C'était un guet-apens. Ils m'avaient envoyé plein d'agents troubles pour me faire la peau. Les agents troubles, ces êtres complexes, qui te blessent jusqu'à l'échine, te laissant seulement assez d'énergie pour verser et déverser toute l'eau de ton corps. Ils t'assèchent. Ils créent des feux que tu n'es plus capable d'éteindre.

Je me suis battue. Du mieux que j'ai pu. Je n'avais pas beaucoup d'armes. On m'a cogné durement contre le sol. Je voyais flou, je visais mal, n'importe où. J'étais couverte de sang. Ils étaient trop nombreux, trop entraînés. Il fallait tenter une dernière approche, pendant que j'avais encore l'énergie.

J'ai fait le bicycle kick à la Liu Kang en maintenant le bouton A pendant 5 secondes. En plein visage, à chacun d'entre eux. Ils étaient si surpris et si medium-saignants qu'ils ont préféré prendre la fuite, de peur que je connaisse la combinaison de boutons pour faire des boules de feu.

Maintenant seule, j'en ai profité pour faire le tour du repère. Rien de vraiment important ou utile à mes yeux. Rien à voir avec les repères de pirates, qui regorgent toujours de trésors inattendus.

Au fond de l'entrepôt, une grosse porte noire. Tellement sombre que je ne l'avais pas aperçue lors de mon premier tour du propriétaire. Elle était barrée. Intriguant. J'ai sorti un écrevisse de mon couteau suisse et je me suis affairée à débarrer cette immense porte. Ce qu'il y a de bien avec les écrevisses, c'est qu'ils savent exactement quoi faire, pas besoin de se forcer. En quelques instants, la porte s'ouvrait, dévoilant une obscurité des plus complètes. Avec l'aide de quelques lucioles, j'explorais l'intérieur de la pièce lorsque j'entendis quelque chose de suspect. Une inspiration, suivi d'une expiration. Je n'étais pas seule. Immobile, j'ai tout de suite pensé à un autre piège. Je m'en voulais de m'être faite avoir comme une débutante. Mais il ne se passait rien, on n'essayait pas de m'attaquer. Avec un peu plus de lucioles, je me suis approchée de ce qui semblait respirer à l'autre bout de la pièce. Je fus bien surprise d'y retrouver un homme. Bâillonné, attaché, dans un état semi-comateux, branché d'un peu partout à une petite machine rectangulaire. Ils endormaient leur arme secrète ? Pourquoi ? J'ai enlevé le bâillon, débranché les fils et j'ai attendu en silence. Je contemplais le spécimen. C'était peut-être un ex-agent trouble, ou un autre genre de soldat. Il semblait normal, même serein dans son état latent. J'ai attendu, des heures durant. Et puis, il s'est réveillé. Il a sourit. Il m'a sourit. Et j'ai compris. Ce n'était pas un agent trouble. C'était mon allier, mon arme secrète. Celui qu'ils détenaient contre son gré, pour que je cours, seule, vers ma perte. Vers les pièges des agents troubles. Pour que je m'assèche, que je m'éteigne. Plus maintenant.

1 + 1 = 3. L'union de deux êtres apporte plus que leur simple addition.

Ils seront vaincus.

mercredi 11 mars 2009

Comble de la stupidité


Mon chat a fait une overdose de bouchons d'oreilles, hier. J'en ai retrouvé trois complètement intacts au travers d'un monticule de vomi.

lundi 9 mars 2009

Beige


Les gens beiges sont partout. Facilement identifiables par leurs habits de la couleur susmentionnée, ils sont également reconnaissables à leur tendance à demeurer dans les sentiers battus, et ce, en toute circonstance. Sortir de la norme constitue pour eux le plus grand des affronts. Ils ont également le coeur beige, ne démontrant en aucun cas un excès de sentiments. Les gens beiges me puent au nez, par leur odeur pestilentielle de gens bornés. Ils te jugent si tu oses montrer une touche d'extravagance ou de créativité. Quand tu essaies de pigmenter leur vie d'un peu de colorant alimentaire. Ils sont terre-à-terre, parfois borgnes face à la beauté du moment présent. Ils voient la vie en couleurs ternes, ils sont effrayés par le fluo. Pour être certains de ne pas être happés par un carambolage de pensées divergentes, ils se camouflent en rentrant leur chandail dans leurs pantalons trop beiges, espérant ainsi créer un bouclier anti-imagination. Ils font l'amour en missionnaire. Ils regardent la télévision jusqu'à dix heures moins quart, un vendredi soir, assis bien droits sur le divan, dans des pyjamas incitant à la vertu.

On a tous un peu de beige en nous, il faut juste tout faire pour ne pas que cette partie arrive à nous submerger. Soyez créatifs, marginaux, faites fi des conventions, déjouez les règles non-écrites, réinventez votre définition du verbe vivre. S'il y a des gens beiges autour de vous, ne leur tournez pas le dos, faites leur plutôt découvrir la partie fluo qui se terre au fond d'eux.

vendredi 6 mars 2009

La Quête

Nostalgique comme pas une, je suis en quête d'un objet de mon enfance qui pourrait me ramener à la gaieté d'antant. Je multiplie les recherches sur la toile et plus spécifiquement sur Ebay, sans succès jusqu'à présent. C'est pourquoi je me tourne vers la blogosphère pour trouver enfin l'objet de mes désirs.

Vous vous rappeler l'antibiotique aux bananes qu'on ingérait lorsqu'on souffrait autant d'une amygdalite que d'une otite, d'une sinusite ou d'une laryngite ? Ce médicament passe-partout qui goûtait tellement bon qu'on l'aurait bu à tous les matins au lieu du traditionnel lait au chocolat ? J'étais peut-être la seule qui en était à ce point dingue, mais il faut avouer qu'il battait tout autre médicament au goût, et de loin. Le comble de la perfection, c'est qu'au lieu de prendre une petite cuillère à thé pour l'avaler, on nous donnait une cuillère graduée en forme de crocodile ! Je prenais tout dans cette cuillère, du jus, du lait, des mélanges à composition douteuse, etc... Hélas, je ne sais pas pourquoi, ma mère s'est débarrassée de cet objet magique qui me procurait tant de joie. Je ne me souviens pas du jour exact de sa disparition, ni les signes distinctifs qui permetteraient à quiconque de l'identifier, mais je cherche ardemment depuis quelques jours une cuillère semblable. Quelqu'un parmi vous en possède un exemplaire ou connait un pharmacien vintage ? Je suis prête à remettre une récompense à celui qui m'aidera de quelconque manière à retrouver cette cuillère chérie. Il s'agit d'une quête de la plus haute importance, mon bonheur pour les années à venir y étant étroitement lié.

lundi 2 mars 2009

Hivernation


De la mi-février à la mi-mars, j'entre dans un état de somnolence intense où, sans être léthargique, je n'ai plus l'ombre de la vitalité d'antan. Le manque de luminosité se fait sentir, l'énergie est omniprésente, dans un monde ou "omniprésente" signifie "inexistante." J'ai un statut de loque humaine, je suis à peine drôle. Il reste deux semaines, tout devrait redevenir normal. Dans deux semaines, je me re-transforme en joyeux farfadet et je célèbre le retour de ma vitalité avec la St-Patrick.

M'enfin, j'espère.