vendredi 19 décembre 2008

Vivre Debout



Vivre debout, découvrir la viiiiiie,
Se donner la main, pour rebâtir le moOoOoOoOonde....


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Voilà donc tout ce dont je me souviens de mes cours de catéchèse. C'est déjà beaucoup. Et très troublant.

jeudi 18 décembre 2008

Choix de réponses

Examen final. Des questions à choix de réponses. Même les singes peuvent avoir 25%. À la question #8, tu encercles b). Tout le reste de l'examen va bon train, questions assez faciles pour la plupart. Tu vas probablement sortir le premier du local.

Tu révises.

Tu t'arrêtes à la question #8. Tu réfléchis longtemps aux différentes possibilités. Pour toi, longtemps, ça équivaut à 2 minutes. Finalement, tu optes pour d) et changes ta réponse précédente. b devient d, son contraire.

Plus tard, l'examen corrigé, tu te rends compte que la réponse à la question #8, c'était b). Le résultat global importe peu. À cette question précise, tu t'es gourré. Tu as trop pensé, t'as vu les choses sur tous les angles, si bien que tu ne distinguais plus l'aspect général.

...

La prochaine fois, ne révise pas ta vie. Fie-toi aux premiers choix. Parfois, ils s'avéreront tout aussi faux, mais tu accepteras cette décision, car c'est celle que tu avais choisi dès le départ, instinctivement.

Je t'en prie, ne révise plus ta vie, il faut se satisfaire de ses choix et subir leurs conséquences. Tu dois bannir ton ambivalence.

Une conversation tenue par moi, devant le miroir.

lundi 15 décembre 2008

Glaciers horizontaux


J'aime l'hiver. Le vrai hiver, celui qui recouvre nos terres d'une belle nappe blanche durant un peu plus de quatre mois. Je ne peux me résoudre à apprécier sa pâle imitation qui sévit aujourd'hui. On ne devrait pas se faire assaillir de goutelettes d'eau assassines durant l'hiver. Peut-être que quelqu'un a séquestré Monsieur Hiver depuis quelques années et se fait passer pour lui afin de nuire à notre paisible existence. Un être aigri, sans doute. Peut-être Monsieur Automne qui fait de l'over.

Ce midi, j'ai eu l'excellente idée d'aller faire quelques achats à l'épicerie. J'ai regardé par la fenêtre, et voyant la pluie tomber bien drue, je me suis vêtie en conséquence. Par contre, du haut de mon deuxième étage, je n'ai pas pu mesurer avec précision la praticabilité des trottoirs. J'ai donc découvert malgré moi son inexistence. C'est après une multitude d'arabesques que je suis arrivée saine et sauve à l'épicerie. Le retour fut plus éprouvant, avec les sacs à traîner et surtout, avec la pente descendante. J'avais le souvenir familier de mon escalade de glacier de cet automne, surtout lors du moment où je me promenais avec un seul crampon. Là, sur le trottoir, l'absence totale de crampons me fit paniquer. Et si je tombais dans une crevasse ? Se pourrait-il que la calotte glaciaire qui ne cesse de fondre ait décidé de se transformer en glaciers horizontaux ? N'écartons aucune hypothèse.

Grâce à mes talents certains de patineuse sur courte piste, je suis arrivée sans trop de mal à la porte de ma demeure. Étrangement, grâce à la pluie, les escaliers, eux, n'étaient plus mortellement glacés.

Je ne sors plus de chez moi aujourd'hui, je fais l'ermite jusqu'au retour de Monsieur Hiver. Qui se chargera de le délivrer de son ravisseur ?

Calamité


Tenez-vous loin de moi, de peur de courir à votre perte. Je suis un guerrier redoutable, ne me sous-estimez pas. Je brûlerai votre chien en peluche préféré, écraserai vos pétunias, glacerai vos escaliers extérieurs, vous contaminerai d'un rhume éternel, provoquerai la famine en mangeant tout le contenu de votre frigo ainsi que votre calendrier de l'Avant, ferai une tache d'eau de javel sur votre chandail favori, laverai le bol de toilette avec votre brosse à dents, vous attaquerai de coups de pied aux tibias, ferai une poupée vaudou à votre effigie, et surtout, couperai le chauffage de votre demeure, afin que vous puissiez devenir aussi froids que moi.

Je suis une calamité. Calamity Jane.

Vous aurez été prévenus.

mardi 9 décembre 2008

Regards Troubles


Dans l'immensité du vide chronique, des yeux, au nombre de deux, nous scrutent. Malgré la vive curiosité qui trépigne en nous, au lieu de nous approcher, nous tardons seulement à nous demander pourquoi ces yeux ne cessent de nous regarder, nous, alors que nous nous enfonçons dans l'obscurité, celle qui est plus noire que noire. Noire noire, donc. Et les yeux restent là, toujours alertes. Une présence à la fois apaisante et dérangeante. Les yeux qui sont derrière nous. Les yeux du passé qui nous fixent, jusqu'aux prochaines conjonctivites.

Je suis myope, je ne vois pas bien de loin. Mais de près, tout me semble moins flou.

vendredi 5 décembre 2008

L'invasion des agrumes


Depuis des jours, je suis emmurée dans une lime rectangulaire. Il y a un pamplemousse rose qui tente de conquérir les confins de mon oesophage, tout ça parce que je l'ai rejeté. Rancunier. Mon réflexe de déglutition n'a pas réussi à l'éliminer, il sévit toujours. Dans ma prison toute verte, j'ai sué le zeste de ma vie. Je suis certaine que si on tordait les draps de mon lit, on obtiendrait un jus très sûr, indubitablement le même que celui dont sont aspergées les célèbres gommes sûres. Je suis l'ingrédient secret-plus-du-tout-secret de la recette.

Tout ça parce que je n'ai pas pris mes vitamines aux agrumes.

La vengeance a une saveur.