Les mois s'enchaînent comme un engrenage irréversible. Il y a pratiquement neuf mois, je tombais enceinte de mon célibat. La période de gestation s'est déroulée comme je l'espérais. Du temps pour moi, pour découvrir qui je suis et ce je que désire réellement. Neuf mois pour moi, pour découvrir les confins de mon propre être à bord du vaisseau que j'aurais pu construire (fort malheureusement, je suis aussi habile de mes mains que le plus commun des volatiles.) J'apprécie toujours ma compagnie dans les moments de solitude.
Après réflexion, j'imagine que la période de gestation d'un célibat est très relative, puisque je ne sens pas que je vais mettre bas bientôt. Faute, entre autres, de candidats potentiels pour qui j'hypothèquerais mon bien-être individuel. Par peur de me perdre, par peur de perdre. N'empêche que parfois, je ne dirais pas non à des moments intimes et complices avec quelqu'un d'autre que moi, sans pour autant tomber dans les rapports vides de sens qui ne font plus sourire au lever du soleil. Je veux un éternel moment présent de complicité.
J'ai peut-être juste besoin d'un peu d'affection au fond. C'est fou comme je peux me sentir au-dessus de ça parfois. La base finit toujours par rattraper le haut de la pyramide. Non, vraiment pas, mais n'empêche que le haut de la pyramide sans la base, ça n'existe pas. Point. Fin d'une argumentation douteuse.
Je vais au lit avec mon requin gonflable (longue histoire vraie), tout en vous laissant sur un texte de Bernard Werber (synonyme de Dieu, pour les intimes) en lien avec la réflexion que je viens de partager. Plutôt le début d'une réflexion, je partage toujours la pointe de l'iceberg sur mon blog, par peur de vous faire faire une indigestion de glace si je dévoilais tout. Ça mène déjà nulle part ce texte, imaginez si je vous faisais part de toutes les pensées qui virevoltent ma tête. Cacophonie. C'est décidé, je retourne à mes impertinences lors de mon prochain billet. Terrain connu.
M'enfin, voici le texte de ce cher Berny, je m'éclipse avec Jazzper (le requin édenté.)
COUPLE
Les gens veulent se mettre très vite en couple alors qu'ils ne savent pas qui ils sont. C'est bien souvent la peur de la solitude qui les y pousse.
Les jeunes qui se marient à vingt-cinq ans sont comme les chantiers de premiers étages de gratte-ciel; ils décident de bâtir leurs étages ensemble en estimant qu'ils seront toujours au même diapason et que, lorsque les étages seront élevés, des ponts seront bien établis entre eux.
En fait, ils se livrent à un investissement sur l'inconnu. Leurs chances de réussite sont rarissimes. C'est pourquoi on assiste à autant de divorces. À chaque croissance, à chaque évolution de conscience, l'être estime avoir besoin d'un partenaire différent. Pour construire un couple, il faut être quatre, chacun ayant trouvé son alter ego en lui-même. L'homme ayant déjà accepté sa part de féminité, la femme ayant déjà accepté sa part de masculinité. Les deux êtres étant complets cessent de rechercher ce qui leur manque chez l'autre. Ils peuvent s'associer librement sans fantasmer sur une femme idéale ou un homme idéal puisque ils l'ont déjà trouvé en eux.
- Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu