vendredi 30 mai 2008

Caillou ou Roche au coeur


Je ne suis pas quelqu'un de vraiment difficile côté apparence chez un gars. J'ai pas une liste exhaustive de 362 critères auxquels le gars doit correspondre pour que je daigne lui adresser la parole. En autant que ça clique et que son visage me parle, ça me va. Bon, c'est sûr que si c'est son coude qui me parle, je dénoterai immédiatement sa difformité et rien n'indique que je ne serai pas difficile sur ce point, mais passons. Donc, que le gars soit rond, maigre comme un poteau, albinos, je m'en fous en autant que ça clique vraiment à tous les autres niveaux. C'est sûr que si vous me donnez le choix, je prendrais bien Claude Legault, quand même, je ne dis pas que le physique ne compte pour rien ! Y'a une chose avec laquelle j'ai de la difficulté, aussi incontrôlable soit-elle : la calvitie. Ou si tu as une tête garnie et que tu te la rases, même affaire. Quand ça commence à caler sur les côtés, c'est endurable, mais une vraie belle grosse calvitie, ça m'allume pas mais pas du tout. Je sais que ce n'est pas la faute du gars, que c'est peut-être la l'hérédité, les pesticides, ou la vie simplement qui lui a fait subir cette perte, mais je reste aussi figée qu'une statuette de plâtre devant tout le charme qu'il peut avoir.

Pourtant, les gars qui font de la calvitie, et c'est prouvé scientifiquement, ont un plus haut taux de testostérone que les autres. C'est pourquoi, même s'ils n'ont pas de cheveux, ils sont plus poilus. C'est que l'hormone en question est occupée à garnir le reste du corps pour montrer toute la virilité qu'on dirait qu'il y a de la coupe à blanc sur le cuir plus très chevelu. J'imagine qu'avant, il y a une centaine d'années, ça devait être très pratique pour l'hiver et très bien vu auprès de la gente féminine, qui elles-mêmes étaient plus chevelues du reste du corps. Les imberbes et/ou eunuques étaient bien malheureux. Bon, pour les eunuques c'est évident qu'ils ne transpiraient pas la joie. Y'avait pas grand fluide qui sortait d'eux d'ailleurs. Dans la société actuelle, les hommes calvitiés (?!) et donc sûrement poilus de partout, dont le dos qui ressemble à un tapis à poils longs des années 70, n'ont plus l'ombre du succès qu'ils avaient jadis. Ils n'avaient qu'à naître à la bonne époque, c'est tout. Pas de pitié !

Mais il existe quelque chose de pire que faire de la calvitie de la tête ; c'est de faire de la calvitie au coeur. Quand ça commence à caler sur les côtés, la personne devient déjà difficilement endurable. Ça s'effrite, on voit l'empathie qui disparait, plus de considération pour autrui, pour ses désirs et ses sentiments. Ça tente de combler le manque d'affection et de véritables relations par une ardeur démesurée au travail, dans lequel l'appréciation des collègues est mitigée. Une vraie belle grosse calvitie du coeur, c'est du négatif en boîte de 12, c'est de l'amertume format jumbo.

Alors, même si vous manquez un peu de cheveux sur la tête, mais que vous avez le coeur bien garni, c'est quand même la deuxième option qui importe, malgré ce que je peux dire.

Je fais vraiment des parallèles étranges parfois... Acceptez-moi quand même, j'ai le coeur épais épais épais ;)

En quête de Passion


Je ne suis pas quelqu'un qui est passionné par quelque chose. Je n'ai pas de centre d'intérêt qui occupe mes pensées. Un peu drabe, non ? Il y a des gens qui se passionnent pour leur emploi, pour des activités comme la danse, le patin, le hockey ou encore pour leur collection de gommes pré-mâchées, et j'en passe... Je n'ai pas de passion personnelle, à part les oursons en jujube, mais ça c'est une autre histoire que je vous raconterai probablement prochainement. Également, ça amène que je ne connais aucun sujet en profondeur. J'ai beaucoup de connaissances dites générales, mais aucun sujet ne m'a assez passionnée pour que je finisse par le connaître comme le fond de ma p'tite poche gauche. J'ai des sujets de prédilection, certes, le cinéma, la géographie, le sport, la littérature, etc..., mais je suis davantage caractérisée par la catégorie "Méli-Mélo" ou "Pêle-Mêle", dépendamment à quel jeu de connaissances générales vous jouez.
Ainsi, quand on me demande le plus sérieusement du monde "Quelle est ta passion ?", j'affiche bien plus souvent qu'autrement un air niais, regard au plancher, marmonnant un "je ne sais pas" pas trop bien senti ou je me défile en parlant des Gummies. Les gens ne sont pas dupes. Ils savent bien que malgré toutes les bizarreries que je peux dire/faire, je ne peux pas vraiment me passionner à ce point pour des mammifères en gélatine qui n'ont même pas atteint la maturité. C'est un amour platonique dont il s'agit ici. Finalement, en y réfléchissant bien, j'ai trouvé quoi répondre à ladite question. Ma passion, c'est la vie. Oui, je suis passionnée par la vie, c'est pourquoi je ne peux pas me soustraire à plonger à fond dans un seul sujet/activité/intérêt quelconque et d'en faire le quasi-centre de mon existence. Ma curiosité envers la vie me pousse à m'intéresser à tout, et comme je ne suis qu'humaine après tout, et non pas un être suprême comme beaucoup d'entre vous croient naivement, je ne peux pas mémoriser tout. Mon intérêt varie, je m'enthousiasme vite, me déthousiasme tout aussi rapidement. Mais j'apprends. Ah, je rectifie. Je suis passionnée par toutes les possibilités d'apprentissage que la vie nous offre. Voilà. J'ai trouvé ma passion.
Car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose ; cette universalité est la plus belle.
Merci Blaise Pascal de si bien exprimer ce que je tentais d'affirmer. Finalement, tout a déjà été dit. Pourquoi se forcer, aussi bien citer !

vendredi 23 mai 2008

Questionnement à l'Infinitif


S'enfarger, peut-être même jusqu'à tomber...

Se retenir. Se taire. Masquer les sentiments. Se ligoter. Se mentir à soi aussi. Croupir au fond de son coeur. Se perdre, se briser. Se brûler les ailes. Perdre sa liberté. Se ridiculiser, être rejetée. Mitrailler sa dignité. Calfeutrer la blessure. Se lobotomiser. Se péter la figure sur le bitume, ou...

Se dévoiler. S'abandonner, s'épanouir. Annihiler ses peurs. Assumer ses désirs. Émettre la même longueur d'ondes. Se compléter. Accueillir. Se superposer. Se mettre à nu. Se laisser aller. Donner. Caresser, jouer, jouir. Mémoriser chaque coin de peau. Grandir. Aimer.

*Cet article est commandité par Bescherelle.
** À noter que j'avais utilisé la forme de la première personne du singulier au départ. Beaucoup trop transparent.

mercredi 21 mai 2008

Compter les Poulpes Pourpres


Lundi soir, ne m'endormant pas malgré un retour au travail éprouvant, je pensais à la couleur pourpre (vraiment, il doit y avoir un problème quelque part avec mes synapses...) Je trouvais que le mot pourpre ressemblait beaucoup au mot poulpe. Un poulpe pourpre. Un peu comme la Tentacule Pourpre dans le célèbre jeu d'ordi "Day of the Tentacle", communément appelé DOT par les habitués. (Ahhh, DOT, Doom, Sim City, les jeux d'ordinateur ne sont plus les mêmes qu'il y a une quinzaine d'années, fort malheureusement. Fin de cet intermède nostalgique.) Poulpe Pourpre. De le dire continuellement, ça ressemble à l'exercice de diction "Piano-Panier". Poulpe Pourpre, Poulpe Pourpre, Poulpe Pourpre. Juste de l'écrire est un exercice dactylographique pour mes petits doigts de naine. Comme je ne m'endormais guère, je me suis dit que de compter les poulpes pourpres serait une manière de trouver le sommeil aussi valable que de compter les moutons. Un poulpe pourpre, deux poulpes pourpres, trois poulpes pourpres... Beaucoup plus efficace que les moutons, franchement. En prononçant ces deux mots magiques, la langue fait un exercice considérable et se détend. Et il va sans dire qu'on dort bien mieux la langue détendue (commentaires douteux s'abstenir.) En comptant les poulpes pourpres, j'ai fini par m'endormir. À moins que ce soit dû aux nombreuses neurones qui se sont sauvées pour ne pas avoir à endurer mes inepties. Hypothèse valable.

dimanche 4 mai 2008

Épicerie et Canadian Tire


Faire l'épicerie et aller au Canadian Tire. Deux choses qui vont ensemble pour moi. Deux choses qui me rendent nostalgique, qui me ramènent une quinzaine d'années en arrière, le samedi. Samedi, journée père-fille. Journée épicerie et Canadian Tire. Vous me voyez venir n'est-ce pas ? On a chacun dans notre tête des moments anodins mais à la fois précieux que nous passions avec notre père ou notre mère et qui subsistent en nous à jamais. La preuve, j'ADORE aller à l'épicerie, c'est jouissif pour moi. Les gens sont parfois pressés, n'ont pas de temps à perdre dans leur petit quotidien tricoté serré pour prendre le temps de flâner à l'épicerie. Moi, c'est le contraire. Je pourrais passer une journée entière à me balader entre les rayons de charcuterie ou de crème glacée, je m'y sens bien. J'achète toujours trop de choses, je regarde pas les prix, ça me coûte une fortune à chaque fois, mais je m'y sens bien. Ce n'est pas une corvée pour moi, c'est un moment de bonheur, qui me rappelle évidemment les samedis matins de mon enfance, à faire l'épicerie avec mon père. Même si plus souvent qu'autrement, je n'avais pas la crème glacée ou les biscuits que je voulais. Même si plus souvent qu'autrement, je faisais des crisettes pour du lait au chocolat. J'appréciais le moment, seule avec Papa.

Même chose pour le Canadian Tire. Je les connais mes rangées, mes secteurs. Quincaillerie, Sports, Électroménagers, Pièces. Je traînais ma petite pile d'argent Canadian Tire comme si j'avais entre les mains des billets de 100$. J'ai réalisé un rêve à l'Été 2006. J'ai travaillé chez Canadian Tire, porté la petit chemise rouge avec la petite épinglette à mon nom, manipulé des tonnes d'argent Canadian Tire, connu le code de certains articles par coeur. Ça a presque tué le rêve. Quand on va au Canadian Tire pour le plaisir, avec toute l'odeur de pneus que ça implique, on est heureux. Quand on travaille là comme simple caissière, alors qu'on aurait tellement préféré être commis aux sports, la redondance du travail de machine robotisée ou lobotomisée pèse. Je me suis tannée vite, à la même vitesse que le chèque de paie se dépensait. J'ai quitté l'emploi à la fin de l'été, j'avais fait le tour, plus de temps à consacrer à ça aussi. J'ai même eu un peu peur de m'y présenter pour des achats ensuite, peur d'être jugée par ceux qui y étaient toujours et avalaient la pilule, même si le travail leur pesait aussi. Ça m'a fait mal au coeur. J'ai eu l'impression d'avoir détruit la magie que l'endroit revêtait pour moi, pour la petite fille que j'étais et qui demeure toujours au fond de moi. Fort heureusement, après quelques temps, la magie est revenue et lorsque j'entre dans un Canadian Tire, ce sont les souvenirs de ces moments avec mon père qui ressurgissent, et non l'expérience de travail décevante et peu actualisante que j'y ai vécu.

Rouge sang


Trois-Rivières, juillet 2006

Une idée de génie envahit mon esprit. Pourquoi ne pas peindre notre petite salle de bains toute blanche et pure d'une couleur qui ajouterait de la gaieté à nos soins d'hygiène ? Sans consulter personne (mes colocs, par exemple), je me rends à mon lieu de travail, le merveilleux Canadian Tire, dans le but d'acheter un gallon de peinture avec mon rabais phénoménal de 10% en tant qu'employée (ils savent comment gâter leurs employés, ces petits Gratteux.) Collègue du rayon de la peinture me brasse le contenant de ce qui devait être un petit rouge-rosé naif et ensoleillé. Arrivée à l'appart avec ce qui me semblait les outils essentiels à une bonne job de peinture, j'avais soudainement oublié pourquoi ma mère me relèguait toujours au rang de préposée aux fonds de garde-robe ou aux boissons rafraichissantes lorsque venait le temps de peindre une pièce. Spécifions d'abord que je n'avais pas de ruban adhésif et/ou petit truc qui permet de ne pas dépasser sur le plafond lorsqu'on peint les murs. Y'avait donc des coups de rouleau un peu partout au plafond, sauf aux endroits où je n'ai pas réussi à atteindre le haut du mur, faute de pas d'échelle et de nanisme (quand je disais que je n'avais omis aucun outil essentiel...) De toute beauté ! Mais là n'est pas le pire. La couleur. Mon beau petit rouge-rosé naif et ensoleillé s'est avéré être un rouge semblable à celui qui se retrouve dans les p'tites poches d'Héma-Québec. Horreur ! Y'avait de la peinture partout sur le plancher, sur moi, dans la toilette. On aurait dit qu'un carnage avait eu lieu et que j'étais la seule survivante. La salle de bains n'avait rien de relaxant. Même un daltonien aurait eu mal aux yeux. Ma coloc ne m'a heureusement pas trop chicanée, et a même tenté de réparer l'irréparable de mes dégâts, si charmante !

Si naive, en fait.

Un p'tit truc comme ça, si jamais vous assassinez quelqu'un dans votre salle de bains et que vous avez de piètres talents connus ou soupçonnés par tous en peinture, inspirez-vous de mon histoire. Ni vu ni connu. Même la femme de Barbe-Bleue aurait dû avoir cette idée de génie et peindre son trousseau de clés en rouge sang, en même temps qu'une pièce quelconque de l'immense château. Ça l'aurait épargnée d'un possible assassinat et m'aurait évité tous les cauchemars engendrés par cette histoire. Tsi, y'a des gens qui ont si peu d'imagination !