dimanche 20 avril 2008

L'Ombre Noire

Oui bon, vous me direz qu'on a pas vu ça souvent de l'ombre jaune, et je vous dirai poliment de vous taire. Je veux seulement vous faire part d'une de mes plus grandes peurs injustifiées ; j'ai peur de l'obscurité. N'allez pas croire que je dors avec une veilleuse ou de quoi du genre, parce que ironiquement, quand je dors, j'ai besoin de l'obscurité la plus totale.

Quand j'étais petite (je le suis encore, je devrais donc dire, "quand j'étais plus jeune"), mes parents m'ont installée le plus loin possible au sous-sol alors que je n'avais que quatre ans, pour donner ma chambre sécuritaire au rez-de-chaussée à mon petit frère mort-né, euh nouveau-né, dis-je, je ne devrais pas mélanger mes désirs avec la réalité (ahhh amertume refoulée, jalousie fraternelle.) M'enfin, pour me rendre à madite nouvelle chambre, je devais passer devant l'atelier de travail de mon père, seule pièce pas-finie du sous-sol. C'était plus noir qu'ailleurs, avec comme seule lumière, les chiffres verts fluorescents du radio-cadran. Pour moi, cette lumière verte, c'était les yeux d'un méchant loup. Quand j'allais me coucher, c'était la course contre le loup. Je déboulais presque les escaliers pour être certaine d'être assez rapide pour lui filer entre les pattes. C'est probablement à cet instant que ce sont développées mes capacités pour le sprint, révélées alors plus tard, au secondaire. Ce méchant loup m'a longtemps terrorisée. Jusqu'à ce que je change de chambre pour une plus grande et que ce soit mon frère se retrouve à passer devant la tanière du loup (ah ! ah ! vengeance, respect à l'aînée !) C'est alors que ma peur s'est transformée (car on n'y échappe pas en changeant les éléments de place, oh que non.)

Depuis pratiquement dix ans, j'ai peur de l'ombre plus ombre. L'ombre noire. Quand je suis au lit, que je n'arrive pas à dormir, et que je vois flou, faute de béquilles pour les yeux, j'ai l'impression que dans toute l'obscurité qui m'entoure, il y a des coins plus noirs. Dans lesquels sont évidemment tapis des assassins (j'avais parlé de peur injustifiée au début, rappelez-vous.) Alors je me mets à tenter d'avoir une respiration normale, me mets la tête sous les couvertures (tellement normal comme comportement d'ailleurs), je tente de me momifier jusqu'à ce qu'ils croient que je dors profondément. Comme s'ils n'allaient pas me tuer si je dormais paisiblement. Mais si je dors pas, oh la la, je suis cuite. C'est peut-être une variante du bonhomme 7 heures après tout, modifiée pour faire plus peur avec le temps et nos croyances. Je tiens quand même à spécifier que ça m'arrive beaucoup moins souvent qu'auparavant de stresser avec mes assassins tapis dans l'ombre plus ombre, mais que parfois, j'ai encore cette petite pensée injustifiée qui me trotte dans l'esprit lorsque je n'arrive pas à dormir.

Substance chevaline

Alors que je m'apprêtais à embarquer dans l'autobus qui me conduirait saine et sauve en terre natale pour la fin de semaine, qu'elle ne fut pas ma surprise lorsqu'après avoir mis mon sac dans le compartiment à bagages, le chauffeur s'empare d'une boîte où il est écrit en caractère 146 "Sperme de cheval" !?! Beaucoup trop d'informations pour une petite voyageuse comme moi. J'aurais aimé mieux que mon sac à dos voyage aux côtés d'une boîte de "Velours pur", ou quelque chose du genre. Sperme de cheval ! Tout le long du voyage, je n'ai cessé de me faire des scénarios comme la boîte en question qui se brise et tout le contenu se déverse sur mon sac, contaminant par le fait même mes petites culottes, et le soir venu, en sortant de la douche, je me vêtirais de celles-ci, entraînant du même coup la venue du premier centaure sur la Terre. Ahhh, moi et mon imagination... Bonne nouvelle, je n'ai toujours pas de nausées.

Si nécessaire, car il y a deux retraits...

En fin de semaine, alors que j'étais en visite dans mon patelin natal situé juste au-dessus du Groënland, j'ai marché dans les rues déjà parcourues avec des souliers beaucoup plus petits que maintenant. Au bout de ma rue, il a le terrain de baseball. Désert, à ce temps-ci de l'année puisque presque entièrement nappé de blanc. Désert, durant tout le reste de l'année puisque l'intérêt des jeunes pour le baseball a diminué avec l'avènement du ballon rond. Il doit rester une seule équipe de Tee-Ball dans mon village, et le reste du temps, des tournois se disputent à l'amicale pour ceux qui, plus conservateurs, se rappellent les beaux jours du baseball. Toute petite, à l'époque où justement, le baseball était à la mode, je me rappelle avoir passé des heures dans les gradins durant les chaudes soirées d'été à observer les joueurs. Une phrase m'a marqué à vie et retentit encore parfois dans mes oreilles : "Si nécessaire, car il y a deux retraits..." Vous savez, quand l'annonceur disait : "Au bâton, Ti-Jules, en attente, Pierre-Paul, si nécessaire, car il y a deux retraits..." Magique ! J'ai longtemps caressé le rêve d'entrer dans la cabine de l'annonceur l'espace de deux secondes, le temps qu'il me faudrait pour dire cette phrase si douce à mon coeur. Un jour, si je trouve un terrain de baseball dont la ville a encore les moyens de se payer un annonceur, je réalise ce rêve peu coûteux !
*À noter que l'expression "Si nécessaire, car il a deux retraits..." peut s'appliquer ailleurs que dans une partie de baseball... Je vous laisse le plaisir d'élaborer là-dessus.

mercredi 9 avril 2008

Les p'tits couteaux


Je sais pas trop dans quel contexte je me suis mise à penser au dos d'une cuillère ce matin (ma tête aime batifoler de choses inintéressantes en choses hyper-inintéressantes faut croire.) Mais bon, toujours est-il que je me suis dit que les cuillères avaient un dos, les fourchettes également, mais qu'en est-il des couteaux ? Bon, y'a l'expression planter un couteau dans le dos, mais le couteau, lui, a-t-il un dos ? En cherchant dos d'un couteau sur Google, je suis tombée sur le merveilleux site de l'Académie Française, géré par nos amis les 40 Immortels. Selon leur vérité absolue, le dos d'un couteau est la partie opposée au tranchant. J'ai alors couru vers mon tiroir à ustensiles (sans couteau dans les mains, il va sans dire), afin d'observer côte à côte mes amis Cuillère, Fourchette et Couteau. Je sais pas, mais SI les ustensiles étaient vivants, on s'entend pour dire que Cuillère et Fourchette auraient deux yeux et une bouche, un peu comme un bonhomme-sourire. Mais Couteau, lui, si son dos est opposé au tranchant, ça veut dire qu'il est fabriqué de profil ! Ça donnerait un peu ça :


C'est quoi l'idée de faire deux des ustensiles principaux de face et l'autre de profil ? Couteau a été inventé à l'époque des Pharaons ?



Et aussi, ça confirme le mythe selon lequel Fourchette et Couteau sont en couple puisqu'ils peuvent s'embrasser goulument, et Cuillère, aussi petite ou grosse soit-elle, est confinée à une vie d'éternelle célibataire, mais riche, car elle brasse beaucoup d'affaires.


lundi 7 avril 2008

La Moustache

Ce matin, en me réveillant, un questionnement très important m'est passé par la tête : À quel moment arrête-t-on de se faire une moustache de jus de raisin en buvant de ce délicieux nectar ? Dans mon cas, il me semble que je me suis moustachée jusqu'à l'âge de 12 ans (ouais bon, j'en suis pas trop fière.) Est-ce dû au changement de la peau à la venue de la puberté ? Ou encore au fait qu'on buvait toujours du jus Lipton en poudre chez moi et que celui-ci avait beaucoup trop d'agents colorants dans sa composition pour faire croire à de vrais raisins et que ça nous tachait la peau de manière presque indélibile ? Ou encore qu'avec le temps, on apprend à boire intelligemment (exclure les boissons alcoolisées ici) et qu'on évite ainsi de se ramasser tout mauve jusque dans le front ? Abordant en ce sens, je n'ai jamais vu d'adultes consommer ce genre de jus et j'ai jamais vu d'adulte arborer une moustache de boisson mauve. Un lien de cause à effet se dessine presque. Faudrait que j'essaie de retrouver ce doux jus de ma tendre enfance et rassembler de gentils volontaires pour établir un échantillon représentatif d'enfants et d'adultes afin de savoir si c'est ce jus qui teinte la peau, ou notre épiderme qui se transforme avec l'âge... Je vous reviens avec les résultats si jamais je me sors de mon éternelle procrastination.

samedi 5 avril 2008

La Naine Blanche


Pour les plus novices en astronomie, la naine blanche est une étoile, ou plutôt un stade dans l'évolution d'une étoile, l'avant-dernier pour être plus précise. Pour faire bref, la naine blanche n'est rien d'autre qu'une étoile qui en mourrant, s'effondre sur elle-même et sur son noyau. Elle éjecte ensuite son noyau qui finit par exploser. M'enfin, loin de moi le but et la prétention de vous instruire sur nos amies les étoiles, je trouvais simplement que cette étoile me représentait bien, ne serait-ce que par le nom. Je suis plutôt considérée petite, naine, voire demi-portion. Également, j'ai l'air d'un mime sous la black light, presque fantômatique. La naine blanche est un astre dégénéré, puisque s'en suit la naine noire, l'étoile morte.




La naine blanche continue alors à briller, mais aucune réaction thermonucléaire ne sévit en son coeur : c'est une étoile morte, que seule sa chaleur maintient visible...




J'ai besoin d'une réaction thermonucléaire je crois...

mercredi 2 avril 2008

Vivre dans la nuiiiiiit, il faut que j'pense à lui, car il va m'oublier...

Vivre dans l'attente, c'est bien pire que vivre dans la nuit. Même que vivre dans la nuit, ça a son p'tit charme, les choses apparaissent plus claires lorsqu'il fait noir. Vivre dans l'attente, c'est le néant. Des indices si vagues soient-ils nous poussent à espérer une réciprocité dans l'attraction l'un envers l'autre, mais le temps qui passe nous amène à considérer la possibilité inverse. Je suis défaitiste ce soir, contrairement à mon habitude. Bientôt, les attentes préconçues seront alors confirmées, infirmées, congelées.

Évacuer la pression

Ma tête veut fendre ! La pression contenue semble vouloir s'extérioriser et entraîner avec elle mon oeil droit. C'est avec un oeil exorbité et le coeur qui semble battre dans ma tête que je termine ma journée au travail. Après l'ingestion intra-veineuse (ou pas) de 3000 mg d'acétaminophènes en 12 heures (oui, je sais, loin d'être sage comme consommation) et d'une sieste prolongée de près de 3 heures, les résultats sont plutôt décevants. J'ai autant d'esprit créatif qu'une punaise sur un tableau d'affichage (bizarre comme comparaison, mais l'essentiel c'est que ce matériel de bureau ne doit pas user de beaucoup de créativité au cours de sa vie, avant de finir avalé par un de mes clients...)